On ne protège bien que ce l’on comprend bien !
La biodiversité s’effondre, au point que les scientifiques parlent de 7ème extinction de masse et pourtant il apparaît difficile de faire prendre conscience de l’ampleur de la crise sans précédent qui affecte le vivant aux quatre coins de la planète. L’une des caues ? l’amnésie environnementale.
Le psychologue américain Peter H. Khan définit cette dernière « comme une acclimatation des êtres humains, au fil des générations, à la dégradation de leur environnement ». Au fur et à mesure que notre rapport au vivant s’étiole, nous l’intégrons de moins en moins dans notre référentiel. Nous finissons ainsi par considérer comme « normal » un état de dégradation avancé de la nature (moins d’insectes, moins d’hirondelles, moins de haies,…) Loin des yeux, loin du cœur en somme!
Résultat : nous oublions peu à peu des éléments constitutifs du monde naturel, accélérant ainsi sans le vouloir sa dégradation. Dans ce contexte, la sensibilisation/éducation au vivant, à sa faune, sa flore, à la biodiversité ordinaire, est primordiale.
C’est l’une des missions que se fixe Biodiversio : Sensibiliser, former nos contemporains à la (re)connaissance de la nature en s’appuyant sur différents dispositifs tels que « La Fresque de la biodiversité® » et aussi sur des programmes de « sciences participatives » – qui font appel aux citoyennes et citoyens pour collecter des données sur la biodiversité – accessibles à tous les publics, y compris dans le monde de l’entreprise, en proposant de débuter l’observation de cette nature autour de soi, partout où elle s’offre à notre regard.
Car il n’y a que ce que l’on connaît, que ce que l’on a identifié, que nous sommes en capacité de protéger.
Le printemps est la saison idéale pour observer l’explosion du vivant, bonne façon de s’instruire, d’aider les chercheurs en leurs fournissant des données vitales pour évaluer les changements écologiques, tout en se faisant du bien ! Une étude publiée jeudi 9 février dernier dans la revue ”People and Nature” révèle en effet que les sciences participatives « améliorent le bien-être des participants et leur lien avec la nature ».
Alors ne boudons pas notre plaisir en comptant oiseaux, pollinisateurs, en listant les plantes de nos jardins, des espaces agricoles ou des espaces verts de nos entreprises.
J’en profite pour remercier chaleureusement Florence Dellerie pour nous avoir autorisé à utiliser sa magnifique et vibrante illustration d’une haie pleine de vie et Quentin Vincent, Sébastien Heim pour leurs contributions à ce numéro et qui accompagnent et conseillent Biodiversio de leur précieuses expertises en matière de “sols” et “zones sèches”, sur les projets biodiversité de nos clients.
Bonne excursion éduco-contemplative 👀
Le dossier biodiversif du printemps
Sciences participatives et préservation du vivant par Quentin Vincent
"Améliorer les connaissances scientifiques pour la protection du vivant n'est pas qu'un travail de chercheurs.
Tout le monde peut devenir, en quelque sorte, un “chercheur en écologie”.
Comment ? Grâce aux sciences participatives ! Les sciences et recherches participatives (SRP) sont une approche scientifique qui implique la participation active du public ou de volontaires dans la recherche scientifique.
Découvrez tous les bénéfices de la pratique des Sciences participatives
A propos : Diplômé d’un Master en Ecotoxicologie et Ecologie des Systèmes Anthropisés ainsi que d’un Doctorat en Ecotoxicologie, Biodiversité et Ecosystème, Quentin est directeur scientifique et techniques de Sol &co, où il exerce en tant que chef de projet spécialisé dans l'écologie et la biodiversité des sols et dont il fait profiter de son expertise à Biodiversio au sein de son Conseil Technique et Scientifique. Il a participé à la création de "Jardibiodiv", outil de sciences participatives sur la biodiversité des sols urbains.
La sélection du livre biodiversif du printemps
« La Biodiversité Augmentée au Jardin » par Sébastien Heim
« Et si on se disait, toutes et tous, qu'on transforme tout ou partie de notre bout de terrain en un refuge pour la faune et la flore locale ? Et si... on faisait en sorte de créer des corridors de biodiversité grâce à nos jardins disséminés un peu partout au sein des villes et de nos campagnes ? Et si... les jardiniers étaient la solution pour aider la Nature ? C'est en gros l'idée du livre de Sébastien Heim : La Biodiversité augmentée au Jardin. » Source
A propos : Sébastien est le créateur du jardin écologique Hymenoptera (en référence aux « hyménoptères », ordre d’insectes qui comprend symphytes, abeilles, bourdons, guêpes, frelons, fourmis, qui jouent un rôle central dans le maintien des équilibres naturels.) dont le but est de protéger la biodiversité au travers de zones naturelles dites « pauvres ». Sébastien est membre du comité technique et scientifique de Biodiversio où il fait profiter de son expertise en matière de création de biotopes (lieu de vie qui est défini par des caractéristiques physiques/chimiques spécifiques : température, humidité, climat ; synonyme : écosystème ou milieu ; Ex. étang, mangrove, plage, muret de jardin…) et plus particulièrement des « zones sèches ».
Le jardin expérimental et la biodiversité augmentée
Histoires de fleurs et de butineurs
On ne s’en rend pas compte, mais dès février des fleurs apparaissent. Et comme les fleurs sont issues de l’évolution conjointe de la plante et des insectes, dès le mois de février, nous avons des butineurs...
Conseils pratiques
« Du 15 mars au 31 juillet on laisse sa haie en paix ! »
Pour protéger les oiseaux pendant la période de nidification, il est déconseillé de tailler les haies du 15 mars au 31 juillet. Pourquoi les haies et pourquoi mi-mars ?
Biodiversio côté entreprises et espace public
Quelles installations peut-on faire au printemps pour booster la biodiversité sur son foncier?
Le printemps se prépare à l’automne et dans le courant de l’hiver.
Cela est vrai pour beaucoup de plantes qui pourront ainsi mieux préparer leur enracinement et demander moins de soin mais également pour la mise en place de nichoirs pour oiseaux, micromammifères ou insectes, les futurs locataires ayant besoin de prendre possession de leur territoire plusieurs semaines ou mois avant de s’y reproduire.
Cependant, jusqu’à fin mars, on peut encore mettre en place des vivaces mellifères (beaucoup d’aromatiques), des graminées, de la luzerne, du lottier, du trèfle et bien sûr beaucoup d’annuelles….
On vous en dit plus dans l’article complet Ici
Rubrique dédiée à l’actualité RSE, à la biodiversité et à la réglementation…
La CSRD serait-elle en danger ?
A Bruxelles, des eurodéputés, des technocrates, des investisseurs redoutent que l'acte délégué, attendu d’ici fin juin 2023, n'altère le contenu de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), avec laquelle le reporting ESG vise à fournir des preuves de la transformation durable d'une entreprise), et n'en réduise la portée, notamment sur le champ de la biodiversité…
Décryptage dans l’article complet
L’actualité des biodiversifs: Quoi de neuf en région Centre Val de Loire et Rhône-Alpes?
« Biodiversité et entreprise : l’exemple Moy Park »
FR3 s'est intéressée à notre association suite à l'installation d'un capteur à ultrasons de l'entreprise Birdz (VEOLIA) pour obtenir automatiquement des données naturalistes en matière de chauves souris, d'oiseaux et de "sauterelles" et de notre travail en entreprise avec l'exemple de Moy Park Beef à Orléans.
Découvrez le reportage de FR3 et les actions biodiversives ici
Agir pour la biodiversité en entreprise , ok mais comment ?
L’exemple des entreprises de l’alimentaire en région CVL
« Face à l'urgence climatique et à la chute dramatique de la biodiversité mondiale, chacun doit travailler à favoriser à son niveau le maintien voire le développement de la faune et de la flore locales.
Dans ce contexte, les entreprises ont un rôle majeur à jouer dans la réduction de leurs impacts sur la biodiversité, mais aussi dans la restauration et la valorisation de la biodiversité et des écosystèmes. »
C’est en ces termes que Philippe Villevalois, Délégué Général de l’association AREA CVL, enjoint les entreprises alimentaires adhérentes à s’engager pour préserver le vivant.
En effet l’AREA Centre Val de Loire et Biodiversio ont travaillé ensemble à une offre : Run & Sens, c’est son nom, propose aux 42 entreprises adhérentes de l’AREA CVL un diagnostic puis des préconisations d'aménagement favorisant la biodiversité sur leur foncier d'entreprise…
…Et un défi lancé : 42 entreprises = 42 km de haies plantées !
A suivre 🎯
« La Fresque de la biodiversité® prend ses quartiers en région Centre Val de Loire et en région Rhône Alpes en 2023 ! »
Parce qu’on ne peut concevoir de protection de la biodiversité sans pédagogie, Biodiversio, le
Musée d’Orléans pour la Biodiversité et l’Environnement (M.O.B.E.) et le site touristique des Caves de la Chartreuse s’associent pour proposer le programme « j’peux pas, j’ai Fresque de la Biodiversité® ! » tout au long de l’année 2023 .
Que ce soit pour le Grand public, adultes , juniors, ou les salariés des entreprises, les élus,... la Fresque de la biodiversité prend ses quartiers en Région Centre Val de Loire et en Rhône Alpes dans deux lieux emblématiques du partage et de la valorisation des savoirs/savoirs-faire.
Il y en a forcément une qui vous attend.
Réponse à la question biodiversive
Pour que cette newsletter soit toujours un peu plus la vôtre, nous répondons aux questions que vous nous avez posées sur la faune, la flore, les écosystèmes, l'évolution du vivant, nos interactions avec lui,...
Tout ce que la biodiversité suscite chez vous de curiosité et de soif d’apprendre.
Pour inaugurer cette nouvelle rubrique nous répondons à la question que nous a posé Sylvain Grimaud Laragne-Montéglin via LinkedIn
Rejoindre et soutenir la communauté des “biodiversifs”
En faisant un don et/ou en adhérent à Biodiversio (via HelloAsso), vous contribuer à rendre possible:
- La renaturation du foncier en entreprises où la biodiversité constitue un projet porteur de sens, un levier de bien-être au travail et une opportunité d’un engagement collectif en faveur de l’environnement et du développement durable ;
- La création d’un dispositif de formation, d’éducation populaire pour une prise de conscience de la biodiversité, via des sciences participatives, puis par la mise en relation avec des associations locales ;
- La création d’un indice simple de biodiversité qui permettra de suivre nos actions sur le terrain et d’en mesurer l’efficacité.
La biodiversité a besoin de vous, devenez notre ambassadeur sur votre territoire et soutenez Biodiversio !
Numéro conçu et réalisé par Nathalie Cabel et Annabelle Régent avec les contributions d’Emmanuel Régent, Quentin Vincent, Corinne Thiseau, Hedi Essadi, Virginie Wahl et Isabelle Guérin