Sciences participatives et préservation du vivant

Sciences participatives et préservation du vivant

Illustration ci-dessus issue de l’article de The Conversation

"Améliorer les connaissances scientifiques pour la protection du vivant n'est pas qu'un travail de chercheurs. Tout le monde peut devenir, en quelque sorte, un “chercheur en écologie”. 

Comment ? Grâce aux sciences participatives ! 

Les sciences et recherches participatives (SRP) sont une approche scientifique qui implique la participation active du public ou de volontaires dans la recherche scientifique.


Les SRP ont plusieurs avantages pour la conservation de la biodiversité. 

Tout d'abord, elles permettent de collecter des données sur des espèces qui ne sont pas forcément étudiées par les scientifiques. Les citoyens peuvent ainsi contribuer à la découverte de nouvelles espèces et à l'identification de zones à haute valeur écologique. De plus, certaines zones de prospection ne sont pas disponibles, comme les jardins de particuliers, alors que ces habitats peuvent être des réservoirs de biodiversité en ville. Ainsi, l'inventaire de ces zones est grandement facilité par les SRP. 

Au-delà de la plus grande capacité et diversité d'inventaires, les SRP présentent aussi l'avantage de mobiliser certains naturalistes très compétents pour l'identification, parfois plus que les chercheurs qui peuvent « perdre la main » sur la partie identification. 

Enfin, les SRP peuvent également contribuer à la création de politiques environnementales plus efficaces. Les données collectées par les citoyens peuvent être utilisées pour étayer les arguments en faveur de politiques de conservation, la création de guides comme les atlas communaux de la biodiversité et pour aider à orienter les décisions politiques.

 

En France, Vigie Nature fondé et porté par le Muséum national d'Histoire naturelle, est un des réseaux les plus actifs sur les SRP. En s'appuyant sur des protocoles simples et rigoureux, Vigie Nature propose de nombreux projets de SRP. 

Sur la biodiversité ordinaire, nous pouvons citer le projet Spipoll qui propose aux citoyens de s'intéresser aux interactions entre les plantes et les insectes pollinisateurs. Avec un protocole simple basé sur le suivi photographique, le programme a déjà mobilisé plus de 3500 participants. 

Nous pouvons également citer le projet "Sauvages de ma rue"visant à recenser la biodiversité des rues de France en invitant les participants à prendre des photos des plantes qu'ils trouvent dans les rues. 

En dernier exemple, le projet "Observatoire des oiseaux des jardins" invite les participants à observer les oiseaux dans leur jardin et à noter le nombre d'oiseaux de chaque espèce qu'ils voient.

 

En ce qui concerne l'écologie des sols en France, qui est mon domaine d'expertise, nous pouvons citer le projet de SRP Jardibiodiv [1], l'OPVT (Observatoire Participatif des Vers de Terre) et QUBS (QUalité Biologique des Sols) qui sont trois projets majeurs en SRP ayant pour objectif de mieux comprendre la biodiversité des sols et de contribuer à leur préservation. 

Actuellement, le projet Tous En Sol, porté par Sol &co et la structure Tous Chercheurs de l'INRAE a pour but de favoriser les inventaires de la biodiversité mais aussi des milieux dans lesquels ces organismes vivent, dans le but d'évaluer la qualité des sols en incluant les citoyens dans toutes les étapes de la démarche scientifique. 

Ces projets invitent donc les participants à recueillir des données sur la faune des sols, à évaluer la qualité des sols et à participer à des actions de préservation des sols.

 

[1] Auclerc A., Blanchart A., et Vincent Q., 2019 - Jardibiodiv, un outil de sciences participatives sur la biodiversité des sols urbains, Etude et Gestion des Sols, 26, 195-209


A propos : Diplômé d’un Master en Ecotoxicologie et Ecologie des Systèmes Anthropisés ainsi que d’un Doctorat en Ecotoxicologie, Biodiversité et Ecosystème,  Quentin est directeur scientifique et techniques de Sol &co, où il exerce en tant que chef de projet spécialisé dans l'écologie et la biodiversité des sols et dont il fait profiter de son expertise à Biodiversio au sein de son Conseil Technique et Scientifique.

Il a participé à la création de "Jardibiodiv", outil de sciences participatives sur la biodiversité des sols urbains.